Agathe Combes – Jeune diplômée HEC

  • Bonjour et merci d’avoir accepté cette entrevue pour notre Newsletter de rentrée ! Pourrais-tu dans un premier temps te présenter ainsi que ton parcours ?

Bonjour, je suis Agathe Combes. J’ai 24 ans. Après mon bac, j’ai fait une classe préparatoire aux écoles de commerce et j’ai ensuite intégré HEC. Pendant mes études, j’ai eu l’opportunité de faire différents stages, pour la plupart dans le monde de la santé. Après un premier stage au sein de Serendip qui m’a permis de découvrir le recrutement et l’industrie de la santé, j’ai passé neuf mois en tant que bras droit du CEO de la startup Epilab (qui développait un outil de diagnostic de la tuberculose). J’ai souhaité approfondir mon expérience en découvrant la dimension publique du monde de la santé. J’ai ainsi choisi d’effectuer mon second stage en conseil en santé publique chez Government Healthcare en tant que consultante junior, où j’ai mené des missions d’audit de services, d’évaluation d’innovations en santé, etc., auprès d’hôpitaux, d’agences régionales de santé et de la Caisse nationale d’assurance maladie. J’ai également été Chief of Staff au sein d’une PME, Biobank, qui produit et distribue des greffons osseux à destination de chirurgiens orthopédistes et dentaires. J’ai terminé mon parcours par un double diplôme avec Sciences Po en Affaires Publiques, spécialité Santé Publique.

Depuis janvier 2025, je suis en CDI au sein de Resilience, une startup de la santé numérique qui développe une solution de suivi à distance pour les patients atteints de cancers, de troubles psychiatriques ou de maladies immunologiques.

  • L’idée aujourd’hui est de s’intéresser aux forces et aux faiblesses que peuvent apporter un réseau dans le cadre professionnel. Que ce soit pour des personnes en recherche, pour des objectifs commerciaux, de partenariat, etc., on se demande quel rôle joue véritablement le réseau qu’on se crée tout au long d’une vie. As-tu déjà sollicité ton réseau à des fins professionnelles ? Que cela t’a-t-il apporté ?

Oui, j’ai effectivement déjà utilisé mon réseau à des fins professionnelles, et cela m’a servi. Pour être plus précise, je dirais qu’il y a plusieurs formes de réseaux dont j’ai pu faire l’usage. Je vois dans un premier temps le réseau académique, représenté par les enseignants, dans mon cas ceux d’HEC comme ceux de Sciences Po. Beaucoup d’entre eux occupent en parallèle des postes en entreprise ou dans le secteur public, ce qui rend leurs parcours très inspirants pour des profils comme le nôtre. Leur réseau est souvent très développé et ils n’hésitent pas à le partager, notamment via des intervenants invités dans leurs cours. C’est notamment le cas pour la dernière année année lors de la spécialisation : les intervenants sont directement en lien avec la voie choisie. A Sciences Po, je suivais un cours sur l’industrie de la santé et chaque semaine pendant trois mois, nous avions un intervenant différent issu d’une entreprise ou d’une institution publique qui nous laissait son contact à la fin du cours. C’est un aspect de l’école de ce type d’école qui est intéressant à exploiter.

Ensuite, je vois le réseau des Alumni. A titre personnel, je n’en ai pour le moment pas eu l’utilité, mais c’est une incroyable ressource, et notamment pour les personnes qui sont dans un cursus plus « classique ». J’entends par là les voies les plus empruntées : notamment le conseil en stratégie ou la finance. Une grande partie des étudiants de chaque promotion choisit ces voies, ce qui à terme donne un vivier important d’Alumni. Ce sont des carrières exigeantes, il est donc très intéressant d’échanger avec des personnes qui sont passées par là. Pour un candidat, échanger avec un Alumni qui a intégré l’entreprise ciblée est l’occasion d’obtenir des conseils de l’intérieur et, dans l’idéal, de s’exercer aux entretiens C’est une vraie force. HEC organise d’ailleurs beaucoup d’évènements de networking avec les Alumni sur des thématiques qui intéressent le plus grand nombre.   

Deux autres formes de réseaux très intéressantes sont d’une part toutes les personnes qu’on rencontre grâce aux stages. Ce sont, selon moi, ces contacts qui m’ont le plus apporté par la suite et avec lesquels je reste en relation encore aujourd’hui. D’autre part, je n’oublie pas les amis qu’on se fait tout au long du cursus au sein de l’école. Je dirais que c’est plus du long terme et même si on ne l’a pas réfléchi comme ça, il est certain que cela nous servira plus tard.

Il y a un potentiel énorme dans tous les types de réseaux que je viens de mentionner, mais pour être utiles, encore faut-il savoir les activer. Pourtant, on ne nous l’enseigne pas en école, et ce n’est ni simple ni évident pour tout le monde. Beaucoup passent à côté de belles opportunités car ils ne sont pas à l’aise avec le fait d’aller recontacter quelqu’un qu’ils ont déjà croisé. Et à terme, je pense que cela crée des décalages entre les étudiants en sortie d’école.

Aussi, je trouve qu’il y a un vrai problème autour de la notion de réseau qui est encore trop reliée à celle de piston. Il faudrait démystifier le fait de contacter son réseau et de le faire marcher à des fins professionnelles. Certains voient cela comme une manière illégitime et peu valorisante de trouver du travail alors que cela faire partie, à mon sens, des compétences professionnelles à développer.

Pour reboucler sur mon parcours, j’aurais pu obtenir mon poste actuel sans passer par mon réseau. En revanche, ce dernier m’a apporté et continue de m’apporter une vraie clairvoyance sur les choix que je fais. Mon réseau ne m’a pas ouvert les portes de Resilience – j’ai fait une candidature spontanée et décroché un entretien -, mais grâce à mes contacts, j’ai eu d’autres offres et des conseils précieux. Ces échanges m’ont permis de me poser les bonnes questions, de prendre du recul sur mon intuition et, finalement, de confirmer mon coup de cœur tout en étant challengée par des perspectives différentes.

  • Aujourd’hui, en tant que jeune diplômée ayant récemment débuté ton premier job, dirais-tu que le réseau a joué un quelconque rôle dans ta réussite ?

Je pense que oui, dans un sens. Comme je le disais à l’instant, cela m’a avant tout permis de savoir pourquoi je suis là aujourd’hui et de préciser le chemin vers lequel je vais. Pour moi, la réussite, c’est aussi mieux se connaitre et grâce au réseau, aux personnes qui sont plus expérimentées et qui ont donc souvent plus de recul, c’est quelque chose que j’arrive plus facilement à faire.

  • Aurais-tu un conseil aux étudiants pour commencer à développer leur réseau ?

Chaque personne a une inclinaison différente face à ce genre de relations, c’est donc très propre à chacun et à chacune. Mais le plus important et le plus basique finalement, ce serait tout simplement d’oser. Cela vaut vraiment le coup de tenter, d’autant qu’on n’a rien à y perdre. Autre élément qui me semble important : lorsqu’on ressent une intuition positive sur quelqu’un qui nous inspire, que son secteur ou son poste éveille notre curiosité, il faut s’y accrocher et ne pas laisser passer l’occasion de créer un lien avec cette personne. Même si cela ne vient pas de la personne mais de nous, il ne faut pas avoir peur de faire les efforts pour cultiver la relation, et être proactif pour lui faire comprendre qu’on porte un réel intérêt pour elle et son parcours. Et il ne faut pas se dire dès le départ qu’on va la déranger ; beaucoup sont au contraire ravis d’aider les plus jeunes en partageant leur expérience, en donnant des conseils et finalement en incarnant un rôle de mentor.

Enfin, je conseillerais de viser très large et de ne pas se restreindre à un secteur particulier en développant son réseau. On a encore tout à voir, beaucoup à apprendre. A 20 ans, on a encore une vision très étroite de ce qui nous attend, alors autant se créer un réseau diversifié !

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