Nadine Godet, couturière : « J’apporte ma pierre à l’édifice »
Les quinze premiers jours du confinement, Nadine Godet a « cru mourir d’ennui. » Cette sexagénaire installée en Auvergne-Rhône-Alpes a l’habitude de cumuler les activités : à la fois couturière à son compte et technicienne dans une blanchisserie, ses journées sont souvent longues. Et cela ne lui déplait pas. Début mars, elle est tombée malade « au début je pensais que c’était une grippe, et puis le médecin m’a dit que c’était le covid-19 sous forme bénigne. » Elle décide alors de se coudre un masque dans un grand drap de coton blanc. Une protection pour sortir de chez elle. Son inspiration ? Des tutos, « des amis m’ont envoyé plusieurs modèles et j’ai choisi celui que je préférais. » Très vite, lui vient l’idée d’en réaliser pour les autres. Début mars, elle distribue 300 masques gratuitement : amis, voisins, directeurs d’écoles, pompiers… Un moyen pour elle de participer à l’effort national « à mon niveau. »
Rapidement les demandes sont de plus en plus nombreuses. Elle n’a pas de page Facebook ou d’autres moyens de se faire connaître, d’après elle, « ça marche par le bouche à oreille. » Désormais, la blanchisserie l’a mise au chômage, alors elle décide pour compléter ses revenus de vendre ses créations : 2€ pièce. Elle organise maintenant ses journées autour de cette activité. A l’aide de sa piqueuse et de sa sur-jeteuse, Nadine ne cesse de coudre : « je peux en faire jusqu’à 120 par jour. » Ce nouveau rythme lui crée au départ des douleurs dans les cervicales, des maux de tête et puis son corps s’habitue. Des masques en coton « pour que les gens puissent les réutiliser et les laver », blancs ou « à motifs pour les enfants », Nadine a pensé à tout. Ses amies couturières lui fournissent les draps, et autres tissus en coton. Sa seule crainte ? Manquer d’élastiques, nécessaires pour faire tenir le masque. A la fin de la journée, Nadine dépose ses stocks dans un coffre devant chez elle pour que ses clients viennent les récupérer, « pour respecter les gestes barrières. On se dit bonjour de loin » Quelques fois, en plus du versement financier, elle reçoit de chaleureux remerciements « des mots, des photos, la dernière fois le voisin nous a même fait une pizza ! » dit elle, contente d’avoir retrouvé une forme de lien social.
Elle sait qu’elle pourra continuer encore un bout de temps « jusqu’à la fin de la crise » confie-t-elle.
Bonjour,
Comment obtenir des masques cousus par cette talentueuse couturière ?
merci
Cécile Pierrat Schiever