- Bonjour et merci d’avoir accepté cette entrevue pour notre Newsletter de rentrée ! Pourriez-vous dans un premier temps vous présenter ainsi que votre parcours ?
Bonjour, je suis Céline Gallet, 52 ans. Je suis issue d’un parcours juridique et plus particulièrement en droit des affaires. J’ai un parcours international. Je suis DRH « 360 », c’est-à-dire qu’au grès de mes expériences, j’ai touché à tous les domaines des ressources humaines, du recrutement aux relations sociales, en passant par la communication interne. J’ai pour particularité d’être également passée par tous les environnements, ayant fait de la restructuration avec des plans sociaux. Et j’ai un CAP pâtisserie !
L’aspect qui me passionne le plus est le talent management, parce que cela touche à mon sens à la partie noble de la fonction : débloquer et faire évoluer les collaborateurs. Mais au-delà de cela, c’est la partie du job qui permet d’être ancré à la fois dans le présent, le passé (car il faut l’analyser), mais surtout le futur. Peu de fonctions RH permettent cela. On est un peu chef d’orchestre car c’est aussi à nous d’insuffler une politique de rémunération, d’être en lien avec le recrutement, etc.
Je suis actuellement en transition. Je fais des missions de conseil à titre privé pour un cabinet le temps de retrouver un poste en CDI, ce qui est mon objectif à terme. Je suis par ailleurs ouverte au management de transition car je n’ai fait que des créations de poste dans ma carrière.
- L’idée aujourd’hui est de s’intéresser aux forces et aux faiblesses que peuvent apporter un réseau dans le cadre professionnel. Que ce soit pour des personnes en recherche, pour des objectifs commerciaux, de partenariat, etc., on se demande quel rôle joue véritablement le réseau qu’on se crée tout au long d’une vie. Avez-vous déjà sollicité votre réseau à des fins professionnelles ? Que cela vous-a-t-il apporté ?
Je n’ai jamais cultivé de réseau professionnel, et je me suis rendue compte de son importance quand j’ai été au chômage. Mon premier conseil à toute personne qui entrerait dans le monde du travail serait de développer un réseau et de l’entretenir toute sa vie. C’est une ouverture sur le monde, cela peut engendrer des opportunités commerciales (même si à mon sens il ne faut pas l’apprivoiser comme cela) et cela nous aide à rebondir en période de transition. Cela ne veut pas dire que ce dernier nous donnera un job du jour au lendemain. Mais c’est un endroit où on se sent moins seul, où on peut réfléchir et partager. C’est une safe zone.
Il faut distinguer les différents types de réseaux. Il existe les réseaux professionnels « métiers » –RH pour ma part. Ils sont d’autant plus intéressants lorsqu’on est en poste car cela permet d’échanger sur des problématiques ou de partager des conseils entre pairs.
Il y a ensuite les réseaux interprofessionnels ; ceux qui m’apportent le plus aujourd’hui. Je pense tout particulièrement au réseau Daubigny, car j’y ai rencontré des gens de tous secteurs, notamment du médical. La spécificité de ce réseau est qu’on y trouve exclusivement des C-Levels. C’est un réseau rempli de bienveillance. Fréquenter des personnes qui cherchent également du travail permet de relativiser sur sa propre situation. Elles m’aident aujourd’hui à structurer ma recherche, et je les aide en retour.
Le risque à ne pas développer un réseau, c’est de se retrouver finalement dans ma situation. Cela se cultive du début à la fin de sa carrière. Je dirais en revanche qu’il y a une chose à savoir : intégrer un réseau comme celui-ci, c’est aussi faire face à des personnes qui sont perdues et parfois très affectées par la perte de travail. Il ne faut pas les abandonner, car ils ont vraiment besoin de nous ; pour autant, il faut aussi s’en protéger.
Je pense par ailleurs que la jeune génération est plus douée que nous. A notre époque, il fallait travailler ; c’était la priorité. Mais je pense qu’avec l’arrivée du télétravail, de nouveaux outils comme LinkedIn, mais aussi de la période Covid, cela a poussé la nouvelle génération à mieux cultiver son réseau. Cela ne veut pas dire que le réseau est apparu avec elle. Il y en a depuis très longtemps, et sous des formes différentes : la chambre des notaires ou des avocats par exemple !
Il n’y a sincèrement rien que je regrette dans ma carrière. Mais s’il y avait une chose à refaire, ce serait de développer mon réseau bien plus tôt. Quand on est dans une belle situation professionnelle, on a par ailleurs tellement à apporter à un réseau. Je pense en effet que même pour les gens en poste, il faut toujours le cultiver. Ce serait mon point de vigilance. Cela devrait aujourd’hui faire partie des critères d’employabilité. Les grandes écoles sont très fortes dans ce domaine et il faudrait s’en inspirer. Le réseau peut aider tout professionnel, je pense notamment aux jeunes managers qui débutent et qui parfois n’osent pas poser de question. Dans ces situations-là, les réseaux peuvent être une grande ressource.
- Aujourd’hui, en étant en recherche active, diriez-vous que le réseau, comme on l’entend souvent, est un biais qui marche réellement ?
Aujourd’hui, je pense que c’est incontournable. Sur le marché du travail actuel, 70% des postes ne sont pas publiés ; il est donc parfois compliqué de naviguer sans réseau. Il y a des fonctions où le réseau est plus ou moins nécessaire. En RH, ça l’est un peu moins car il y a énormément de postes ouverts. Mais de manière générale, c’est un réflexe à avoir. Cela nous fait rencontrer de nouvelles personnes, voir d’autres modes d’organisation, cela nous nourrit et nous ouvre l’esprit sur de futures discussions en entretien par exemple. Il y a des fonctions comme le marketing ou la communication où cela peut vraiment jouer un rôle majeur.
- Quelles sont les différentes méthodes que vous adoptez aujourd’hui dans votre recherche ? Diriez-vous qu’une en particulier est plus efficace ?
C’est très divers. Il y a à la fois les réseaux, les réponses aux annonces, quelques candidatures spontanées, et beaucoup de démarchage de chasseurs de tête. Je me suis également faite accompagnée par un coach au début de ma recherche pour la structurer et m’aider à rebondir comme c’était la première fois que j’étais dans cette situation. Je pense avoir utilisé tous les moyens mis à disposition dans le cadre d’une recherche d’emploi.
Aujourd’hui, je dirais que l’accroche de cabinet de recrutement, quand elle est qualitative, est ce qui m’a le plus aidée à ce jour. Je réponds aussi à tous les messages LinkedIn que je reçois, et cela, depuis toujours. Cela me permet de ne passer à côté d’aucune chance, mais aussi de pouvoir potentiellement solliciter des gens qui ont demandé mon aide par le passé.
- Pensez-vous que votre réseau vous permettra de décrocher votre futur poste ?
C’est difficile à dire, pour toutes les raisons que je vous ai citées. En RH, on est quand même très sollicité par les cabinets de recrutement ; en même temps, on n’est jamais à l’abri d’un coup de chance grâce au réseau ! Dans tous les cas, je m’essaye à toute méthode de recherche et j’ai hâte de trouver mon prochain job.
Au-delà de l’usage des réseaux, je trouve que nous ne sommes pas du tout préparés à ces périodes de chômage. Pourtant, c’est quelque chose qui peut arriver à n’importe qui, dans tous les domaines et tous les secteurs. Il serait peut-être intéressant de créer des modules à l’école ou à la fac pour préparer ce terrain-là.
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