La création d’un consortium français a été annoncée pour vous aider à produire des respirateurs. Pouvez-vous nous donner les grandes lignes de cet accord ?
Le partenariat entre Air Liquide, PSA, Valeo et Schneider Electric a été créé pour répondre à une demande du gouvernement, de produire et livrer à la France 10 000 respirateurs en 50 jours, afin d’augmenter les moyens pour la prise en charge des patients les plus gravement atteints du Covid-19. C’est un énorme défi car il s’agit là d’assembler autant d’appareils en 50 jours qu’Air Liquide Medical systems fait habituellement en 3 ans.
La raison d’être de ce partenariat est de mettre en commun des compétences particulières en industrialisation, en achats, et avoir accès rapidement à des opérateurs et du personnel encadrant très qualifié pour rendre possible ce changement d’échelle de cadence de production.
Ainsi, en moins de deux semaines, nous avons créé trois nouveaux ateliers opérés par 300 personnes, dont un sur le site de PSA à Poissy et un sur le site de Schneider Electric à Chasseneuil pour la production de sous-ensembles avant assemblage final sur le site d’Air Liquide Medical Systems à Antony et qui vont permettre de décupler très rapidement notre capacité de production. Valeo, outre son apport en industrialisation, a particulièrement contribué sur le volet achat, faisant bénéficier de ses compétences en électronique.
Je suis épaté de voir avec quelle facilité ce partenariat s’est mis en place, et la rapidité de la mise en exécution du projet.
Lionel GENIX – Directeur Général Air Liquide Medical Systems
Où en êtes-vous des capacités de production et de la réponse aux fortes demandes ?
Hormis ce projet exceptionnel pour l’État français, nous avons vu la demande pour nos ventilateurs de réanimation ou de transport / urgence exploser depuis la mi-février, suivant la propagation de l’épidémie à travers le monde. Nous avons répondu rapidement en augmentant notre capacité de production, d’abord d’un facteur 2 en mars, puis 4 en avril, en utilisant plusieurs leviers, comme la mise en place d’une équipe de nuit ou le clonage de nos lignes d’assemblages.
En fait, le facteur limitant dans notre augmentation de capacité de production est l’accès à certains composants qui sont soit spécifiques à notre conception et fournis par des PME aux moyens de production limités ou au contraire des composants communs à d’autres fabricants de ventilateurs pour lesquels il y a pénurie. Sans compter le challenge supplémentaire lié au confinement qui rend les approvisionnements encore plus difficiles.
Qu’apprendrez-vous de cette période ?
Bien sûr, c’est une période stressante avec la pression de devoir remplir notre mission du mieux possible pour sauver le plus grand nombre de vies, mais ce que je retiens c’est l’élan de solidarité que j’ai pu observer, en interne et en externe, pour nous aider à produire plus de ventilateurs. A l’heure actuelle, nous avons de nombreux collaborateurs de tous niveaux hiérarchiques du groupe Air Liquide sur les lignes d’assemblage qui ont abandonné leur poste pour nous prêter main forte. C’est une expérience humaine inédite et vraiment motivante pour moi. Et puis je suis fier que l’industrie française se soit mobilisée autour d’un projet commun, pour répondre à l’urgence impérieuse de cette crise.
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