La French Health Tech : un vivier d’opportunités et de défis pour le recrutement

On ne présente plus la FrenchTech. Lancé en 2014, ce label est attribué à des métropoles disséminées sur l’ensemble du territoire français afin de reconnaître la qualité de leur écosystème en faveur des start-ups françaises. Ce que l’on sait moins, c’est que des réseaux spécifiques ont été créés afin de favoriser les synergies entre entreprises d’un même secteur économique. La Healthtech est l’un d’entre eux, et il n’est pas besoin de se renseigner très longtemps sur le sujet pour comprendre son potentiel. En effet, la France possède le second réseau healthtech le plus dynamique d’Europe, juste derrière le Royaume Uni. Actives dans les domaines des BioTech, du MedTech ou encore de la e-santé, les 1700 entreprises qui le composent font de la France l’un des fleurons mondiaux de l’innovation en santé.

Ces dernières années ont vu émerger de nombreuses entreprises développant des technologies tellement prometteuses qu’elles ne cessent d’attirer les investisseurs et de dynamiser l’économie à travers des levées de fonds successives (1,8 milliards d’euros en 2019). Un rapide détour sur le tableau de bord de la section health de la FrenchTech ne peut que nous en convaincre. Ce dynamisme économique pose forcément la question des implications humaines associées, et notamment des métiers de demain. Si la healthtech française est aussi prometteuse, ce n’est pas seulement parce que nous savons attirer les entrepreneurs, encourager et soutenir leurs projets, mais également parce que ces mêmes entrepreneurs ont été formés chez nous. En effet, avant de développer un concept innovant puis d’être incubés par des structures comme Eurasanté, Agoranov ou Paris Biotech Santé, les fondateurs de ces start-ups suivent des études de médecine, de pharmacie ou encore d’ingénierie au sein des grandes écoles et facultés françaises.

Deux questions se posent – et se rejoignent : celle de la formation initiale, et celle de l’anticipation des besoins de demain. L’intelligence artificielle, le big data et leurs applications en médecine prédictive et personnalisée sont autant de disciplines nouvelles qui doivent nous amener en tant que recruteurs et formateurs à anticiper les besoins émergents de ces structures en termes de talents. Cela concerne aussi bien l’expertise technique que la maîtrise des obligations légales et réglementaires. Sur le versant technique et scientifique, nous semblons être au rendez-vous pour produire des entrepreneurs solides et ambitieux qui suivent de prestigieux parcours académiques. Mais ces écoles ne sauraient se reposer sur leurs lauriers : il leur faut anticiper les évolutions du marché et les exigences qui accompagneront les nouveaux métiers que produira cet univers healthtech florissant. Les directeurs de programmes devront créer des cursus répondant à des attentes à la croisée de la technique, du scientifique, des compétences business et légales.

De leur côté, les recruteurs devront également trouver des moyens de palier la pénurie de certaines compétences en créant des ponts avec des écosystèmes similaires, et en allant chercher des profils talentueux là où on ne les attend pas encore. En effet, on estime que les Healthtechs françaises pourraient générer 130 000 nouveaux emplois d’ici à 2030, avec de fortes attentes sur des profils de type market access, transfert de technologie (passage de la phase de recherche fondamentale à une start-up, puis à la production de masse souvent suite à un rachat) ou encore consulting sur des sujets scientifiques et techniques très pointus (et pour lesquels les questions de conflits d’intérêts peuvent se poser lorsque l’on a besoin de faire appel à des experts venant du public). Ce sont autant de sujets passionnants que les recruteurs d’aujourd’hui et de demain doivent prendre en compte dans leur approche marché. Si elle est sans conteste créatrice d’opportunités de développement, la French Health Tech met en lumière presque malgré elle les contradictions de plus en plus présentes dans le recrutement en santé : un besoin grandissant d’expertise et d’audace contrebalancé par un environnement réglementaire strict, des parcours académiques souvent longs et pas toujours adaptés à la réalité, et une tendance à privilégier les profils « rassurants ».

Sources :

https://www.latribune.fr/technos-medias/innovation-et-start-up/la-healthtech-la-mine-d-or-meconnue-de-la-french-tech-839460.html

https://ecosystem.lafrenchtech.com/companies.startups/f/all_locations/allof_France/industries/allof_health/locations/allof_France

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