Le « covidien » d’Alizé Boissin – Chargée des « covidiens » pour Démasqué by Serendip

Alizé Boissin : « ils m’ont donné du positif »

Quand son père lui demande de l’aider à publier tous les jours « Démasqué by Serendip », Alizé est en vacances mais confinée. Elle termine ses études de journalisme, alterne entre ses cours et la chaîne Public Sénat où elle a réalisé ses premiers reportages, son premier direct «  j’avais du temps, j’avais les compétences, je savais comment faire, j’avais des idées ».

Elle décide d’interviewer tous les jours un professionnel qui traverse la crise : ça sera des « covidiens ». Pendant 7 semaines, Alizé regarde les Français confinés et va dresser une quarantaine de portraits. Du fond de leur canapé, elle sonde le fond de leur âme « j’ai pris beaucoup de plaisir à interviewer ces gens en passant du maraîcher, au sénateur ou encore au thanatopracteur ». Ses grands yeux turquoise n’ont pas pu aider l’élève journaliste à observer. Confinement oblige, elle qui a « hâte de refaire du terrain » a mené toutes ses interviews par téléphone. Une belle mécanique cette rédaction des « covidiens ». « Le week-end, je me faisais des listes d’idées ». Pour trouver la profession à interviewer qu’elle a imaginée, Alizé fouille dans son réseau personnel, sollicite un groupe d’amis journalistes sur Facebook « qui connait un croque-mort svp ? », puis elle soumet son idée tous les jours à la mini conférence de rédaction de Démasqué. Les interviews sont calées sur 30 minutes dès 9h « avant ma journée à Public Sénat ». Il lui faut encore une bonne heure tous les soirs pour rédiger, tout doit être envoyé pour la maquette le lendemain matin, Démasqué est publiée à 11h.

Quand elle confesse un sentiment d’imposture, « Au début, j’avais peur de ne pas très bien le faire car ce n’était pas mon métier », on sent que la bonne élève est encore là. Diplômée de Sciences Po’ et du Centre de Formation des Journalistes, Alizé était très bonne élève, limite le genre de fille énervante qui empile les bonnes notes quand ça n’a pas marché.

La crise du coronavirus a appris à Alizé que « tout le monde s’adapte, c’est ouf ». Elle fait de grands gestes, on sent un gros cœur de 26 ans qui s’emballe : « J’avais un vrai rôle dans la crise de mettre en lumière ces personnes. »

Comme beaucoup de jeunes adultes Alizé sortira lundi pour voir ses potes : « tous ces gens m’ont donné de l’énergie. Même quand ils gagnaient très peu d’argent, ils m’ont donné du positif. »

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