Philippe Rouyer, historien et critique de cinéma : “ mon métier c’est de donner du bonheur aux gens, et davantage en ce moment”.
Quand il n’est pas en train de présenter un film au cinéma, il est sur les plateaux de télévision de Canal + ou encore à la radio, dans l’émission “Mauvais genre”. Son métier ? “Donner du bonheur aux gens”. Philippe Rouyer est historien et critique de cinéma. Comme beaucoup de “métiers confinés” il se sent privilégié. Sa mission ? “garder le moral pour soutenir les troupes”. Alors, depuis l’arrêt d’une partie de ses activités, l’amoureux de la pellicule, continue de propager ses bons plans et ses conseils. Sur Twitter surtout, et dans Psychologies Magazine aussi : “on a modifié la page ‘Cinéma’ en ‘Home-Cinéma’. On peut y trouver des conseils de films à voir ou à revoir : “J’essaye de trouver des alternatives gratuites, de penser aux gens qui ont moins de moyens financiers pour le divertissement, surtout en ce moment” souligne-t-il. Se divertir, c’est aussi ce qu’essaye de faire la télévision depuis quatre semaines déjà en proposant un panel de classiques. Louis de Funès, Bertrand Tavernier, ou encore Claude Lelouch, pour Philippe Rouyer cette sélection n’est pas faite au hasard : “Les films proposés marchent sur l’émotion : des rires ou larmes. Ce sont des films qui essayent de distraire nos émotions, il y a un côté madeleine de Proust”.
Il continue aussi ses chroniques dans l’émission ‘Le Cercle’ présentée par Augustin Trapenard. Une émission “plus compliquée à préparer. Si on a un problème, le technicien ne vient pas chez toi”. Évidemment, il continue de regarder des films, depuis chez lui. D’habitude c’est deux par jours pour le boulot. Maintenant, il s’accorde un visionnage de plus : “un film plaisir, pour moi.” Le dernier ? Les Parachutistes arrivent, de John Frankenheimer. Mais même bien installé chez lui, il reconnaît un manque : “une perte de l’expérience collective”, “au cinéma on voit des films avec des inconnus, on peut vibrer avec eux”. En attendant de revenir dans les salles obscures, il pense à ses collègues : “les intermittents, ceux qui font vivre le ciné, pour eux c’est vraiment la galère”.
Philippe Rouyer reste optimiste. La période de confinement peut permettre à une catégorie de la population de retomber amoureux du 7ème art : “on peut se rendre compte que le cinéma c’est bien aussi quand c’est partagé, en salle”. Comme beaucoup, il a hâte de retourner devant la toile et reste curieux sur l’avenir cinématographique : “ ça va être une période très créative pour les artistes, il y a déjà des courts métrages qui s’écrivent sur le confinement…”.
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