Le « covidien » d’Olivier Thomas – Maire de Marcoussis (91)

Olivier Thomas, maire « j’ai célébré un mariage en période de confinement »

De son jardin, le bruit incessant des avions a laissé place aux chants des oiseaux. « Ils ont toujours été là, mais on ne pouvait pas les entendre, à cause du couloir aérien. » Olivier Thomas est maire de Marcoussis (91), une commune de 9.000 habitants. Il a été réélu dès le premier tour des municipales, le 15 mars dernier. Un week-end à double tranchant puisqu’il tombe malade au même moment, probablement contaminé par le virus. Guéri depuis quelques jours, il continue d’exercer ses fonctions, derrière les écrans. 

Ses boucles Whatsapp sont nombreuses : « une pour l’ancienne équipe, encore en fonction mais démotivée ; une pour la nouvelle équipe. Celle-ci, trépigne d’impatience. » Pas facile de motiver les troupes durant cette période. Le confinement apporte quand même son lot de bonnes surprises. Il a, par exemple, dû accélérer une promesse de son programme : le lancement d’une plateforme de e-commerce de la ville. « On savait que ça allait marcher mais ça a carrément explosé dès le premier jour » se réjouit-il. Même derrière son téléphone, il multiplie les efforts avec son équipe pour prendre soin de ses administrés : appeler les habitants de plus de 70 ans pour connaitre leurs besoins, livrer des repas, accueillir les enfants des soignants… tout ça, depuis son salon. Mais pour lui ce n’est pas suffisant : « l’essentiel de mon métier, c’est les relations humaines, c’est quand même plus compliqué quand tu restes chez toi » dit-il. Olivier Thomas l’avoue, il travaille moins que d’habitude. Des réunions qui prenaient parfois 4 heures prennent maintenant 20 minutes. Il ne va plus à la mairie. Ah si ! Vendredi dernier, pour un mariage. C’est l’unique union qu’il a acceptée de célébrer durant cette période : « j’ai demandé aux gens de reporter leurs mariages, mais eux, ont tellement insisté… et le mari se sentait menacé par le virus donc il voulait vraiment se marier ». Une drôle d’union célébrée à 5, dans une grande salle de la mairie « j’ai choisi les témoins, les plus jeunes du conseil municipal », « c’est vrai que c’est le truc le plus dingue qui me soit arrivé pendant cette période. » Mais il leur a promis, une fois la pandémie passée, qu’il les unira à nouveau, officieusement, avec, il l’espère, des invités.  

Le côté positif à son enfermement ? Il a davantage de temps pour profiter de sa famille, « faire du rangement », mais aussi lire de la poésie. Chaque jour, il partage sur sa page Facebook un poème « pour que les gens – et ses administrés très actifs sur les réseaux – s’évadent. »  Ses journées sont maintenant rythmées entre les inquiétudes, les projets des uns et les dénonciations des autres citoyens « pour non-respect de confinement » se désole-t-il. Pourtant, le maire reste optimiste, il observe une vraie solidarité dans sa ville : « les jeunes vont livrer les plus vieux, ça permet de changer les perceptions des uns sur les autres ».

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