Interview : Anne Lebourdais, DRH

Bonjour et merci de nous avoir accordé cette interview.

A l’approche des JO Paris 2024, nous avons souhaité nous pencher sur la pratique du sport en entreprise. Dans un premier temps, pourriez-vous rapidement vous présenter ?

Bonjour, je suis Anne Lebourdais et DRH du groupe Didactic. J’ai intégré l’entreprise il y a deux ans maintenant. Je gère une équipe de 135 personnes : 35 au Canada, et 100 en France.

J’ai travaillé dans le secteur de la pharmacie par le passé, mais j’ai réalisé la plupart de ma carrière dans l’industrie et notamment en usine, au plus près des opérationnels. J’ai exercé dans la métallurgie, dans l’agroalimentaire, l’automobile et en pharmacie avant de rejoindre le groupe. J’ai intégré la société d’abord via la prestation de service ; on s’est ensuite rendu compte qu’il y avait un réel intérêt à créer un poste de DRH, que j’occupe donc actuellement.

Didactic est une entreprise qui fabrique des dispositifs médicaux à usage unique. Je dirais que sa mission est de faciliter la vie des soignants en leur proposant des dispositifs médicaux qui leur permettent de traiter les patients de manière efficace tout en s’assurant que cela soit confortable pour le soignant. Nous avons cinq marques majeures qui couvrent la protection (gants), la perfusion/injection, et l’hygiène (générale et soins de bouche). 

L’entreprise dans laquelle vous travaillez, Didactic, possède une salle de sport. Depuis quand ? Comment la création de cette dernière est-elle venue ?

Il faut savoir que l’entreprise a déménagé il y a un an et demi. Dans la conception du site, la salle de sport faisait partie d’une évidence pour la direction. C’était donc une impulsion de leur part, qui a ensuite été largement relayée par les collaborateurs ; c’est d’ailleurs l’un d’eux qui a conçu la salle. Il a géré le choix des équipements et a travaillé avec les membres du personnel pour prendre en compte les souhaits des autres collaborateurs. Faire participer ces derniers à ce genre de projets est vraiment la philosophie de Didactic.

Quand on a fait construire le nouveau site, tout l’aménagement des bureaux pour la partie administrative a été pris en charge par une personne qui était à l’époque commerciale sédentaire et qui a consacré environ 20% de son temps de travail à ce projet ; elle a consulté les différents services pour connaître leurs besoins (installation, configuration des openspaces et des salles de réunion, distribution des endroits à chaque équipe, décoration, etc.). Ce projet de site a vraiment été incarné par l’ensemble des collaborateurs, et notamment Ludovic pour la salle de sport.

A titre personnel, il fait beaucoup de sport et s’était donc porté volontaire pour mener ce projet. Dans la même idée, nous avons actuellement un projet d’application de coaching sportif. Et comme pour la salle, c’est une collaboratrice qui utilise cet outil chez elle et qui a imaginé ce projet pour le collectif. Elle a donc diligenté le sondage auprès des collaborateurs pour voir qui et dans quelle mesure cela pouvait les intéresser, mais également mené les négociations avec le prestataire. C’est vraiment ainsi que se font les choses ici : les gens viennent avec des idées et on voit ce que cela peut donner.

Bien sûr, pour la salle de sport, nous nous sommes inspirés des autres entreprises qui le faisaient déjà, mais c’est aussi sous l’impulsion de notre dirigeant que cela s’est fait ; il était auparavant salarié chez Décathlon et avait rejoint cette structure par amour du sport.

La salle est-elle beaucoup fréquentée ? Quels « rituels » se sont créés autour du sport grâce à votre salle ?

Sans aucun doute. Il n’y a pas un seul jour où la salle de sport est vide. Et il y a effectivement des organisations parallèles avec notamment des groupes Teams. A une époque, certains avaient même défini un créneau dans la semaine pendant la pause du déjeuner. Chaque semaine, l’un des collaborateurs du groupe était désigné coach et concevait la séance du jour. Et ils faisaient cela chacun leur tour.

Globalement, l’utilisation de la salle est assez intense durant le déjeuner ainsi que le soir après la journée de travail. La salle est ouverte à toutes et à tous aux mêmes horaires d’ouverture que le site. Et il y a un écran à disposition de tout le monde pour faire tourner des vidéos de sport.

La mise en place d’une salle de sport en entreprise est-elle selon vous une évidence, d’autant plus quand cette dernière œuvre dans le secteur de la santé ?

Oui, il y a vraiment un lien chez nous, et notamment avec les valeurs de l’entreprise : la valeur apportée au challenge, au dépassement de soi, au collectif et effectivement à l’impact sur la santé de faire du sport régulièrement. Après, je ne sais pas si le fait que nous soyons dans la santé soit chez nous la raison première, mais il est certain que c’est un facteur, et pour deux raisons. Déjà, nous accordons beaucoup d’importance au « prendre soin de soi », et cela passe donc en partie par l’activité physique. Nous avons également la valeur de plaisir au travail. Dès lors qu’on fait du sport – sauf quand on le fait en se forçant bien sûr ! –, on y voit chez Didactic un certain plaisir.

Quels changements sur l’équipe avez-vous notés depuis son installation ?

Déjà, nous avons trouvé de nouveaux lieux de partage. On est dans une entreprise qui a toujours eu des groupes de running, on s’inscrit comme beaucoup à des manifestations sportives collectives, comme à l’Amazone au Havre (course contre le cancer du sein à l’occasion d’Octobre Rose). On promeut en interne ce genre d’initiatives. Nous avions donc déjà une bonne base, mais il est certain que cela a renforcé notre pratique sportive, quelle qu’elle soit. Et ce lieu commun d’exercice a aussi permis de nouveaux contacts entre collègues qui pouvaient simplement échanger quelques mots auparavant, mais qui maintenant font chaque séance de sport ensemble !

Au-delà de la salle, un de nos apprentis a lancé les pronostics dans le cadre de l’Euro 2024 et cela plait beaucoup. Je suppose que des initiatives autour des Jeux Olympiques de Paris vont également se faire, même si à ce jour, rien n’est fixé. Sauf… peut-être, mais je ne suis pas sûre car je ne suis pas dans la confidence ! Je soupçonne certains de nos salariés, qui organisent nos évènements d’entreprise, de préparer quelque chose car j’ai entendu des petits éléments qui pourraient bien avoir un rapport avec ça ! Nous avons justement un évènement d’été début juillet et je mise sur des olympiades. Mais ce n’est qu’une suggestion ! En tout cas, cela ferait sens car même nos salles de réunion portent toutes le nom d’un sportif ; c’est vraiment ancré dans l’ADN de Didactic.

Et cela fait d’ailleurs partie des sujets que nous abordons systématiquement dans les entretiens de recrutement ; évidemment, ce n’est pas une question rédhibitoire, mais on aime bien en parler car c’est une valeur qui nous représente bien. Et comme au sein de l’entreprise, pratiquer du sport n’est bien sûr pas obligatoire. C’est plutôt une valeur autour de laquelle on se retrouve, parce qu’au-delà du sport, ce sont les valeurs du collectif (compter sur les autres et travailler sur les complémentarités) et du dépassement de soi qui nous animent tout particulièrement.

En septembre, nous allons enfin inaugurer le site et on aimerait beaucoup avoir un sportif présent pour l’occasion. Notre rêve serait Roger Federer, même si cela nous parait impossible…

Pour finir sur une petite note d’humour et pour vous montrer à quel point le sport est important chez Didactic, je pense à la prochaine formation de secourisme que je dois organiser. Je vais avoir du mal à trouver une salle disponible, et vais donc très certainement devoir utiliser la salle de sport… Je disais justement à ma collaboratrice que les gens n’allaient pas du tout être contents !

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