Le « covidien »de Jean-Philipe Leclaire – Directeur adjoint de la rédaction L’Equipe

Jean-Philippe Leclaire, Directeur adjoint de la rédaction L’Equipe : « le sport doit continuer même sans compétition »

S’il y a bien une chose que la pandémie n’a pas changé dans le travail de Jean-Philippe Leclaire, Directeur adjoint de la rédaction du quotidien L’Equipe, c’est le rythme : « il n’y a pas de journée type en général, encore moins en ce moment ». Pour lui et son équipe le confinement a été « très violent », du jour au lendemain, à l’image de la France, les journalistes ont quitté le siège du journal. Jean-Philippe Leclaire est resté dans son appartement parisien avec sa fille et sa femme « je suis privilégié » confie-t-il. D’autres, ont quitté la ville pour se réfugier à la campagne « avec une connexion internet douteuse, ce n’est pas toujours simple pour les conférences de rédaction… ».  Une manière différente de travailler s’est installée, mais surtout il a fallu repenser le fond. La matière première de son journal, le sport, subit de plein fouet les règles du confinement. Les compétitions sportives s’annulent les unes après les autres, alors pour Jean-Philippe Leclaire et ses collègues, il faut faire preuve, à distance les uns des autres, d’imagination : « le week-end dernier, on a fait une page double sur le seul championnat qui était maintenu en Europe : celui de Biélorussie » ironise-t-il. Un monde du sport à l’arrêt et pourtant pas question pour les journalistes de laisser tomber leurs plumes – ou plutôt leur clavier. « Nous ne sommes pas au front, nous sommes le théâtre à l’arrière de la guerre. » répète le directeur.  Depuis la pandémie le journal l’Equipe s’efforce de faire vivre la rédaction mais aussi d’entretenir le lien avec les lecteurs. Alors il faut faire preuve d’imagination « on fait des sujets un peu « vintages ». Par exemple, une rétrospective sur les courses de F1, ou encore l’évolution des femmes journalistes à la télévision… Bref, on s’adapte. »

Mais son quotidien est aussi animé par des événements plus tragiques. La dernière en date :  la mort de Pape Diouf, ancien sélectionneur de l’Olympique de Marseille. Une actualité qui permet aussi de remplir les pages. Quand la tragédie se fait quelques fois trop grande « parfois j’en peux plus d’ouvrir les applications d’information en continu », il impulse à son « canard » un ton plus léger, notamment lors du report des Jeux Olympiques de Tokyo : « Au lieu de faire une Une dramatique on a voulu quelque chose de plus léger, on a voulu faire une Une avec Astérix et Obélix aux Jeux Olympiques, c’était un clin d’œil sympa… » Pendant la période de confinement, le journal a d’ailleurs lancé une rubrique sportive adaptée à tous et toutes : « c’est des exercices à faire à la maison, ça nous permet aussi d’entretenir le lien avec les lecteurs ». Pour l’instant le directeur adjoint de la rédaction n’est pas inquiet : « Je suis capable de dire ce qu’on va mettre dans le journal pour la semaine prochaine, pour la suite on verra bien ». Mais il l’avoue : il a le mal du pays. Sa rédaction lui manque : « l’émulation que t’as en équipe, quand tu rentres de reportage et que tu vas raconter aux autres ce que t’as vu, c’est ce qui fait le cœur de ce métier ».  

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