Le « covidien » de Noémie de Lattre, autrice et comédienne

Noémie de Lattre, autrice et comédienne : « J’ai la même masse de travail et deux fois moins de temps. »

Avant le passage du coronavirus, Noémie De Lattre menait une vie à 100 à l’heure. Un rythme qui ressemble d’ailleurs à son débit de parole. Une représentation au théâtre de la Pépinière six jours sur sept et 6 soirs sur 7, animation de conférences, tournages, écriture de livres… pas facile de suivre et de noter tous les « projets », « réalisations », « pièces » et autres idées de cette créatrice de 42 ans. 

Depuis le confinement, à part les représentations théâtrales, sa charge de travail est la même : « mon éditeur s’en tape bien de savoir si je peux travailler ou pas en ce moment ». Écrire depuis chez soi ? Un exercice a priori facile sauf en ce moment : « le nerf de la guerre c’est que j’ai un enfant ». Comme des millions de Français son temps n’est plus partagé entre « boulot » et « vie de famille » mais un mélange des deux. Elle organise ses journées avec minutie : « De 7h à 8h, je m’occupe de mon fils : petit-déjeuner, vêtements…» ensuite direction son bureau où se déroule maintenant la quasi-totalité de son activité : « j’essaye d’y rester entre 9h et 12h, histoire d’avancer sur l’adaptation de mon livre “ Un Homme sur deux est une Femme” en roman graphique ».  Une durée de productivité bien trop réduite selon elle : 

 «Avant, mes journées de boulot duraient huit heures, maintenant j’ai trois heures pour bosser ». Pour s’en sortir, elle « grappille des minutes de temps disponible ». Son fils part aux toilettes ? « Je peux répondre à un mail ». Ses après-midis ? « Je fais les activités qui me demandent une capacité de concentration plus réduite, par exemple, répondre aux interviews. »

Du côté de ses finances, elle n’est pas inquiète.  Elle le sait « certains projets ne pourront pas aller au bout ». Son seule-en-scène devait se terminer le 30 avril « du coup c’est mort ». Pourtant Noémie de Lattre a « de la chance ».
« J’ai énormément travaillé les deux dernières années, donc j’ai pu mettre de côté, pour moi ça ira ». Mais elle pense à tous ses amis intermittents du spectacle. Eux espèrent encore le maintien du festival d’Avignon, véritable vitrine pour le milieu du théâtre. En attendant, la comédienne espère bien puiser dans cette situation inattendue « la force d’être créative ». 

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