Le « covidien » de Thierry Rosier – Cavalier Professionnel

« Pour les JO, je ne veux pas lever le pied » 

Confinés les sportifs de haut niveau ? Pas vraiment possible pour Thierry Rozier cavalier professionnel. Le rêve des Jeux Olympiques anime son envie de s’entraîner… enfin presque. 

Thierry Rozier a « de la chance. » Ce cavalier professionnel est propriétaire de sa propre écurie. L’occasion pour lui d’être « confiné à l’extérieur ». Et pourtant il a loin d’avoir l’envie de se reposer. 

Longtemps dans l’ombre de son père Marcel et de son frère aîné Philippe, tous deux sacrés champions olympiques en 1976 et 2016, l’année 2020 devait être celle de Thierry Rozier. A 55 ans, il a décidé il y a deux ans de reprendre l’entraînement sportif de haut niveau : « A l’origine c’était un pari avec des copains, j’ai parié que les JO de Tokyo en 2020, j’y serai ! » Une promesse pour laquelle il s’entraîne avec sa jument Venezia D’Ecaussinnes. Leur objectif ? Être sélectionné dans l’équipe de France de saut d’obstacle. Un rêve que le duo touche du doigt… mais le coronavirus est passé par là. 

Son club-house n’accueille plus que les employés essentiels, certains propriétaires ont retiré leurs chevaux mais lui continue son programme d’entraînement « on est juste à côté d’un bois donc ça me permet aussi de la faire galoper ». 

Renforcement musculaire, sauts, exercices spécifiques, depuis l’annonce du confinement sa relation avec son cheval n’a pas changé. Le risque de la chute qui pourrait faire déplacer les urgences ? Évidemment il y pense « mais à ce niveau-là (le haut-niveau), s’occuper des chevaux ce n’est même pas un loisir, c’est mon job, c’est du 24/24 ». Il perd déjà une partie de ses revenus avec l’annulation des stages et autres cours d’équitation, alors la compétition c’est tout ce qui lui reste. Au moment de l’interview – réalisée le 24 mars au matin – il l’avoue, le maintien des Jeux, il y croit à 90%. « Je veux être prêt quand ça va arriver, pas question de lever le pied ». L’épidémie a déjà annulé trop de compétitions équestres : « On fait du sport pour l’adrénaline, même les chevaux c’est plus compliqué de les motiver s’il n’y a pas de compétition. » Alors il continue d’être exigeant avec sa jument déjà âgée de 15 ans : « C’est elle l’athlète !». 

A midi les bruits de couloirs cessent. L’information est officielle : les Jeux Olympiques de Tokyo sont reportés d’un an. Pour le binôme c’est un coup dur. Repartir sur un an d’entraînement semble compliqué, voire même interminable. Le cavalier accuse le coup : « maintenant le temps est à la réflexion, ensuite je prendrai avec mon équipe, j’espère, la bonne décision. » 

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