Interview de William Rolland, Chef de secteur digital e-santé, SNITEM

Emploi et e-santé : qu’observe-t-on aujourd’hui ?
Depuis 10-15 ans, c’est-à-dire depuis le début du numérique en santé, on observe un besoin de convergence de deux métiers que sont l’informatique et médical. On a des ingénieurs informatiques réseaux, des ingénieurs en Intelligence Artificielle, des Data Analysts qui ont été formés avec des parcours généralistes, mais n’ont pas bénéficié de cursus « centrés médical ». Toute cette ligne de métiers est à professionnaliser à la santé.
De nombreuses entreprises dont le numérique n’est pas le métier me sollicitent dans le cadre de mon travail au SNITEM. Elles ont des besoins liés au numérique mais ne connaissent pas l’intitulé des postes, les métiers, les niveaux de salaire, les écoles qui les forment, bref, elles ne savent pas identifier ces profils.


Existe-t-il beaucoup de cursus qui prennent en compte informatique et médical ?
Depuis une dizaine d’années, on assiste à l’émergence de cursus numériques en santé et de cursus d’ingénierie médicale. Le voeu de l’Etat, c’est d’avoir des cursus bidirectionnels c’est-à-dire d’inclure du numérique dans le cursus médical. Donc il va y avoir des propositions dans ce sens, pour former les médecins notamment à la télémédecine. Les formations plus traditionnelles d’ingénierie tendent également de plus en plus vers le médical. Mais il manque encore des cursus techniques orientés santé.


Quel métier est fondamental en e-santé aujourd’hui ?
Il y a un besoin en « UX Designers », qui sont en charge de l’expérience utilisateur. En effet, il faut développer des outils qui sont adaptés aux besoins des professionnels de la santé, et cela passe par l’ergonomie. Les professionnels de santé ont besoin de matériel et de logiciels simples, qui vont leur faire gagner du temps avec leurs patients. Sans cela, ils abandonnent ces logiciels ou ce matériel.

Qui sont les acteurs de l’e-santé ?
Parmi les acteurs de l’e-santé, on compte les fabricants de dispositifs médicaux, spécialisés dans les pathologies, mais également les grands fabricants d’électronique comme Samsung, ou des GAFAM, comme Apple, qui investissent de plus en plus dans la santé et rentrent en concurrence avec les fabricants spécialisés. On compte également parmi les acteurs de l’e-santé les éditeurs de logiciels, spécialisés ou plus généralistes. Et enfin, il y a les régulateurs, c’est-à-dire les institutions publiques. De nombreux acteurs généralistes comme Ernst Young, Accenture, Deloitte font du conseil autour de l’e-santé aujourd’hui, parce qu’il y a des vrais besoins d’analyses économiques, médico-économiques ou technologiques.

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