Le « covidien » de Céline Monchablon – Responsable de magasin de lingerie

Céline Monchablon, responsable de magasin de lingerie : « Je me suis retrouvée sans client et sans travail »

D’habitude les journées sont denses. Céline Monchablon est responsable d’un magasin de lingerie dans le centre ville de Grenoble. Depuis un an et demi, elle enchaine les semaines de 50 heures, pour faire tourner la boutique. « Je gère les 7 vendeuses, leurs plannings, les livraisons, le merchandising – l’organisation des rayons – et je suis souvent à la caisse » explique-t-elle. « Les samedis, on peut accueillir jusqu’à 1 500 clients par jour et 3 000 pendant les soldes ». A cette période de l’année, l’équipe devrait être en train de préparer les soldes « la grosse période » d’après Céline. Et pour cause, le magasin réalise 60% de son chiffre d’affaires grâce à la vente de maillots de bain.

Mi-mars, quand elle apprend le confinement, elle est en train de fermer le magasin. Elle y retourne le lundi, retirer toute la publicité « j’avais l’impression d’un vide, en 10 minutes d’annonce je me suis retrouvée sans travail et sans client » déplore-t-elle. Depuis 7 semaines, comme 10 millions de Français, Céline est au chômage partiel. A la fin du mois, son SMIC aura baissé de 20% et plus question de compter sur les primes « je me retrouve avec 1 000 euros ».

Une baisse des revenus, et des journées qui n’ont plus la même allure : l’encaissement, le rangement des rayons de sous-vêtements et les cabines d’essayage ont été remplacés par un autre quotidien : « sport, cuisine, ménage ». Depuis 15 jours, elle et les autres responsables imaginent déjà leur réouverture le 11 mai « même si c’est encore incertain ». « Je suis super contente de retourner travailler, j’attends que ça ! » se réjouit-elle. Mais le retour s’annonce compliqué pour ce magasin et ses vendeuses « j’ai peur qu’on se transforme en policiers pour faire respecter les gestes barrières, ce n’est pas notre métier », « on fait essayer de la lingerie donc on est proche des clients, on les mesure et c’est des choses qu’on ne pourra pas faire à cause de la distanciation physique ». La responsable craint « ne pas être aussi bonne en conseil qu’habituellement ».

Elle a déjà calculé, avec la superficie de son magasin, seulement deux à trois clients en même temps seront autorisés à rentrer. Une baisse de la clientèle, qui aura évidemment des répercussions sur les recettes « on a estimé perdre 50% des clients à compter de la réouverture ». Pas certain que les maillots de bain aient beaucoup de succès en 2020.

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