Le « covidien » de Patrick Pechoux – Délégué Hospitalier aux Antilles

Patrick Pechoux : « Vivre en Guadeloupe, c’est la double peine »

Ça fait 25 ans que Patrick et sa femme ont posé leurs valises aux Antilles, à Saint-Anne en Guadeloupe. Patrick est délégué hospitalier pour un groupe pharmaceutique. Son quotidien, c’est les voyages entre la Guyane, la Martinique et de temps en temps vers Paris. « Ici, ce qu’on vit est très similaire à la Métropole ». À la suite de l’annonce de la fermeture des écoles, Patrick et sa femme récupèrent leur fils de 14 ans en internant en sport étude, pour le confiner dans leur maison. « Au début on se disait que ça pourrait être sympa, qu’on pourrait profiter tous les trois de la plage et des sports nautiques ». Mais ces férus de voiles et de surfs vont vite déchanter : rapidement les autorités interdisent les balades aux bords de l’océan. « Maintenant les sorties c’est seulement une balade à vélo à côté de la maison, histoire de se défouler ». Comme leurs voisins, ils se sont dépêchés d’aller faire des provisions alimentaires. Peur de manquer ? « En Guadeloupe les pénuries c’est habituel. C’est tous les 15 jours, il suffit qu’un cargo n’arrive pas… on est habitué à gérer ça ! » rigole-t-il.

Ici comme ailleurs, tout le monde ne respecte pas le confinement, du moins au début. Mais l’île guadeloupéenne a des airs « de films américains ». « Les gens avaient du mal à rester chez eux, donc le soir on avait les hélicos qui tournaient, avec un gros projecteur braqué sur eux » décrit-il. Une méthode de dissuasion qui a basculé en couvre-feu pour la totalité du département.

Mais une autre peine sanitaire s’ajoute au Covid-19 pour ces habitants. Les coupures d’eau potable de plus en plus régulières « c’est quasiment trois fois par semaines, entre 18h et 6h du matin, on n’a pas d’eau ». La faute à un réseau vétuste, en proie à de nombreux travaux. Mais comment faire appliquer les gestes barrières « comme se laver les mains très régulièrement » quand cela n’est pas possible ?

Malgré la crise et les kilomètres qui les séparent du centre de décision, Patrick et sa famille ne se sentent pas laissés de côté : « le préfet et la ministre des outre-mer Annick Girardin communique suffisamment » assurent-ils. Selon les derniers chiffres de l’ARS, 134 cas de Covid-19 sont confirmés en Guadeloupe pour le moment.

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